31 janvier 2023

Mireille Lévesque - mlevesque@lexismedia.ca

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©Photo : gracieuseté Unsplash.com

En 2021, 55,7 % de la population du Bas-Saint-Laurent n’atteignait pas le seuil jugé nécessaire pour comprendre les textes plus élaborés selon le Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA).

L’étude en question se base sur les plus récents résultats du Programme pour l’évaluation internationale des compétences des adultes (PEICA 2016) jumelés aux résultats des données du dernier recensement canadien (2021) – notamment le profil scolaire des répondants. Ceux-ci démontrent que 51,6 % de la population québécoise âgée entre 16 et 65 ans n’atteignait pas le niveau 3 en littératie en 2021, soit le seuil jugé nécessaire pour comprendre des textes plus longs et plus complexes. En 2016, cette statistique était de 53 %, donc l’économiste Pierre Langlois, mandaté par la Fondation pour l’alphabétisation, note une amélioration générale. Toutefois, il affirme que l’écart entre l’amélioration du niveau de littératie dans la métropole et celui dans les régions était de 4,8 % en 2016 et s’est accentué à 5,3 % en 2021.

Le Bas-Saint-Laurent, selon les résultats, présente une amélioration de 1,1 %, puisque, en 2016, 56,6 % de la population n’atteignait pas le seuil jugé nécessaire pour comprendre les textes plus élaborés, alors qu’en 2021 on parlait de 55,7 %. La MRC de Rimouski voit aussi une amélioration, passant de 51,7 % en 2016 à 50,8 % en 2021. Cependant, ce score ne s’avère pas suffisant pour emboîter le pas à la métropole. Les régions suivantes ont également du mal à suivre la cadence montréalaise malgré un meilleur score : le Saguenay–Lac-Saint-Jean, la Mauricie, Lanaudière, Chaudière-Appalaches, l’Abitibi-Témiscamingue, la Gaspésie, la Côte-Nord et le Nord-du-Québec.

Causes et solutions

Pour monsieur Langlois, qui a accordé une entrevue au journal L’Avantage le 24 janvier dernier, cet écart découle principalement du vieillissement de la population. Il explique : « Il y a sept points d’écart entre le Bas-Saint-Laurent et l’agglomération de Montréal sur la population sans diplôme. Il y a un lien à faire entre résultats et profils scolaires pour le PEICA. Une proportion de 85 % de ceux qui n’ont pas de diplôme d’études secondaires n’atteignent pas le niveau 3. On gagne 20 points au test lorsque les gens ont un diplôme d’études secondaires et on tombe à 40 % de meilleurs résultats en littératie quand les gens ont un diplôme d’études collégiales. Au Bas-Saint-Laurent, démographiquement, le vieillissement de la population a donc une incidence et marque le profil scolaire des gens plus âgés, car l’école n’a pas toujours été aussi valorisée par le passé. Par exemple, dans les années 60 et 70, on décrochait parfois au primaire. »

Dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre où l’arrivée hâtive sur le marché du travail est souvent valorisée, l’économiste met en garde la communauté. « Nous devons encourager la fréquentation collégiale en région pour aider la cause de l’alphabétisation, améliorer le profil de littératie des élèves des écoles de métiers et des centres professionnels, mettre en place une stratégie nationale de la formation continue en milieu de travail pour éviter que les connaissances en matière de lecture et d’écriture ne s’effritent et également encourager les aînés à fréquenter les centres d’alphabétisation en leur expliquant qu’il n’y a pas de gêne à exposer ses difficultés pour apprendre, tout comme l’a fait Jacques Demers », conclut-il.