Les citoyens de Rimouski sont invités à aller admirer les œuvres de Raphaël Guillemette au 186, avenue de la Cathédrale gratuitement entre 8 h 30 et 16 h du lundi au vendredi, entre 10 h et 16 h le samedi et entre 12 h et 16 h le dimanche. Les œuvres, mises en scène sous le thème du travail forestier et du territoire, ont été produites entre 2018 et aujourd’hui. Leur créateur a utilisé principalement les arts visuels et des matières issues du reboisement pour les réaliser.

Dans un communiqué émis par la galerie d’art Léonard-Parent, on attribue une approche artistique candide à Raphaël Guillemette, qui décrirait à sa façon la nature qui nous entoure à travers les œuvres de l’exposition « Replanter les arbres à l’envers ». Toujours selon le même texte, à l’instar d’une promenade en forêt, le parcours de l’exposition inviterait au ralentissement, à la curiosité et à l’observation.

Dans une entrevue accordée au journal L’Avantage, monsieur Guillemette expliquait que la réalisation de cette collection s’est opérée alors qu’il sortait de son mode de vie de travailleur forestier aliéné par le travail répétitif de la plantation d’arbres et l’inertie qui en découlait lors des périodes de chômage en hiver. Il commente : « Ça faisait 5 ans que j’étais dans cette spirale et il me manquait quelque chose, ça ne faisait plus de sens de travailler de cette façon juste pour recevoir une paye même si, au début, ça m’avait paru emballant en raison de l’expérience que je vivais comme travailleur forestier et des rencontres extraordinaires que j’avais faites dans le milieu; je voulais essayer ce que je m’étais toujours refusé : devenir un artiste. »

L’homme s’est donc tourné vers un certificat en arts à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) où il a appris les techniques de base en peinture et consacré la majeure partie de son temps à explorer sa créativité. « J’avais touché aux arts lors de mon Cégep en design graphique à Rivière-du-Loup, mais c’était plus conceptuel, par ordinateur et dans le but de vendre des produits aux clients; le côté création pour vendre un produit m’a un peu fait décrocher, même si j’avais fait du dessin et des cours de bande dessinée quand j’étais jeune et que j’ai toujours été autodidacte. »

Après un bref passage à l’Université Concordia pour expérimenter la sculpture et la photographie, il a décidé de délaisser le baccalauréat, de revenir s’établir en région chez nous et de travailler dans l’horticulture, pour continuer de planter des arbres en quelque sorte, mais en équilibrant mieux son temps entre le travail et sa vie personnelle. Il profite maintenant de ses week-ends pour créer en développant ses propres techniques. Il expliquait : « En ce moment, je peins surtout et travaille beaucoup avec le latex utilisé pour les effets spéciaux en cinéma, qui est transparent et permet de coller à peu près tout, tant des feuilles mortes que la poussière de mon appartement. Je fais ce que j’appelle des collages de peinture, en rajoutant par petits bouts du latex par-dessus la peinture, en y apposant des matières, en l’arrachant et en le recollant. »