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07 février 2023

Mireille Lévesque - mlevesque@lexismedia.ca

Parler pour prévenir le suicide

TÉMOIGNAGE

Coordonnatrice à la philanthropie à L’AQPS, Mélissa Bérubé a également perdu son frère lors d’un décès par suicide il y a 15 ans. Elle a accepté de lever le voile sur cette épreuve.

©Photo : gracieuseté d’Unsplash

Coordonnatrice à la philanthropie à L’AQPS, Mélissa Bérubé a également perdu son frère lors d’un décès par suicide il y a 15 ans. Elle a accepté de lever le voile sur cette épreuve.

Selon le site de l’Association québécoise de prévention du suicide (AQPS), on compte environ 1 100 suicides dans la province annuellement. Pour chacun de ces décès, plusieurs personnes sont ébranlées et, en moyenne, 7 à 10 sont endeuillées.

Coordonnatrice à la philanthropie à l’AQPS, Mélissa Bérubé a également perdu son frère lors d’un décès par suicide il y a 15 ans. Elle a accepté de lever le voile sur cette épreuve qui l’a amenée à œuvrer pour un organisme mettant l’accent sur la sensibilisation. L’AQPS valorise d’ailleurs le fait d’oser parler du sujet malgré l’inconfort que cela peut générer. La 33e Semaine de prévention du suicide qui, en 2023, se déroulera du 5 au 11 février sera de plus une bonne occasion de le faire selon elle. 

Le dernier beau souvenir que Mélissa a de son frère est une soirée festive, un mois et demi avant son décès, alors qu’il jouait de la musique dehors et que sa sœur et elle chantaient pour l’accompagner. Elle raconte : « Il tolérait mieux sa médication pour traiter sa dépression, cela ne le rendait plus amorphe, c’était le grand gars costaud avec une grande gueule que je connaissais; il était redevenu lui-même, parlait fort et faisait le clown. Mon frère avait des problèmes d’alcool et plusieurs difficultés dans sa vie personnelle, mais je n’ai pas que des souvenirs négatifs de lui en lien avec ça, quand il allait bien, c’était le gars de party avec qui on avait du fun. Je n’ai jamais pensé qu’il irait jusqu’au suicide. » 

Toutefois est arrivé ce jour où sa sœur lui a annoncé au téléphone que son frère était décédé par suicide. « J’ai gelé, confie-t-elle, j’essayais de comprendre parce que j’avais plein de questions dans la tête avec un mélange d’incompréhension et de peine. » La femme précise que, heureusement, elle a ensuite reçu un appel du 911 et que des policiers et ambulanciers se sont assurés qu’elle allait bien jusqu’à ce qu’elle soit en présence de quelqu’un de proche.  

Ce qui l’a aussi beaucoup aidée est de contacter le Centre de prévention du suicide et d’intervention de crise du Bas-Saint-Laurent et d’être accompagnée par un intervenant durant une dizaine de séances ainsi que de prendre part aux rencontres d’entraide en groupe chapeautées par ce centre. Sa guérison a de plus passé par le sport : « Après m’être beaucoup entraînée, j’ai décidé de faire le tour du Lac-Saint-Jean à vélo avec des amis. J’avais un mauvais vélo, j’en ai arraché, mais j’ai eu l’impression de laisser mon deuil sur la route. » 

Des années plus tard, le fait de parler de son vécu et de travailler pour l’Association québécoise de prévention du suicide est une manière constructive pour Mélissa d’avancer. Elle conclut : « Si ça ne va pas, utilisez les ressources, appelez le Centre de prévention du suicide de votre localité, allez sur suicide.ca, contactez Tel-jeunes, osez parler de vos problèmes à vos collègues et vos proches. N’oubliez pas que le suicide est un geste définitif à un problème temporaire. Si mon frère avait continué, il aurait pu connaître Liam, le petit garçon de ma sœur qui lui ressemble comme deux gouttes d’eau. » 

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