Alors que l’Est-du-Québec a une représentation fédérale de quatre sièges avec les circonscriptions de Montmagny—L'Islet—Kamouraska—Rivière-du-Loup (Bernard Généreux), Rimouski-Neigette—Témiscouata—Les Basques (Maxime Blanchette-Joncas), Avignon—La Mitis—Matane—Matapédia (Kristina Michaud) et Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine (Diane Lebouthillier), le secteur se retrouvera avec une représentation de trois sièges.

La suppression d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia fait en sorte que la MRC d’Avignon et la MRC de la Matanie se retrouvent dans le comté de la Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine. La MRC de la Matapédia et la MRC de La Mitis feront alors partie du comté de Rimouski.

Cette représentation entrera en vigueur à compter de la prochaine élection générale, à condition qu’elle soit déclenchée environ sept mois après l’officialisation du décret de représentation. Il est prévu que ce décret soit proclamé en septembre 2023.

La députée Kristina Michaud réagit

Si la décision de supprimer la circonscription concerne de nombreux citoyens et de nombreux députés, la députée d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia, Kristina Michaud, est l’une des principales intéressées du dossier.

Elle a d’ailleurs partagé une déclaration à la suite de l’annonce de la Commission.

« La Commission de délimitation des circonscriptions électorales fédérales pour le Québec persiste et signe. Elle maintient officiellement sa décision de supprimer la circonscription d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia. Avec cette décision, elle fait passer de quatre à trois sièges la représentation fédérale de l’Est-du-Québec. C’est un dur coup pour notre région qui voit son poids politique s’effriter considérablement », confie madame Michaud.

« Pour moi, ça signifie une perte de poids politique pour l’Est-du-Québec. C’est l’argument que nous avons fait valoir devant la Commission depuis presque un an. Il y a eu un long processus qui s’est fait, des audiences publiques auxquelles nous avons participé. Nous avons fait des représentations devant un comité de la Chambre des communes également, en plaidant la grosseur du territoire et son occupation, ses réalités qui sont complètement différentes des réalités des grands centres, ainsi que les services à la population que les députés régionaux doivent donner. Ces arguments n’ont pas été entendus. Les commissaires se penchent sur la question mathématique de la chose, c’est-à-dire le quotient électoral. Le quotient électoral fait en sorte que chaque circonscription doit être égale en termes de population, avec une moyenne de 109 000 personnes par circonscription. Comme Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia est la circonscription la moins peuplée de la région et la moins peuplée du Québec, les commissaires se sont dit qu’ils allaient tout simplement la couper, en envoyant une partie des MRC dans la circonscription à l’Est et une autre partie des MRC dans la circonscription à l’Ouest. »

« C’est la conclusion que nous avons aujourd’hui. Ce n’est pas celle qu’on avait souhaitée, évidemment, pour les raisons que je viens d’énumérer, mais nous n’avons pas le choix d’en prendre acte et d’aller de l’avant avec ça. »

Encore du travail à faire

Alors qu’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia est condamnée à être supprimée, la députée compte poursuivre son mandat de la même façon qu’elle le faisait avant que la Commission ne rende sa décision.  

« Pour le mandat actuel, ça ne veut pas dire qu’on met la clé sous la porte. Je vais continuer d’être la représentante des gens d’Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia à la Chambre des communes, tant que ce mandat va durer. Mes bureaux restent ouverts, mon équipe continue d’être active pour répondre aux besoins de la population. Ce sera lors d’une prochaine élection que nous verrons comment va s’inscrire la suite. »

Encore possibilité d’un nouveau mandat

Comme mentionné précédemment, Avignon-La Mitis-Matane-Matapédia pourrait être inclus dans les prochaines élections, à condition que ces élections soient déclenchées dans les sept mois qui suivront la proclamation du décret de représentation, prévu en septembre.

Si les prochaines élections fédérales sont prévues à l’automne 2025, il est encore possible qu’elles surviennent plus tôt.

« On est en situation de gouvernement minoritaire à Ottawa, alors les élections pourraient avoir lieu n’importe quand d’ici l’automne 2025. Il y a toujours des conjonctures politiques qui font en sorte que le gouvernement veut lui-même se faire tomber ou que les oppositions veulent faire tomber le gouvernement. Nous l’avons vu en 2019 où nous avons eu un mandat très court : on retombait en élection un an et demi plus tard. Cela fait déjà quelques années que nous sommes dans cette 44e législature, alors nous ne sommes pas à l’abri d’un déclenchement d’élections. »