14 juin 2018

Partager sur les réseaux sociaux

©Photo L'Avantage - Adeline Mantyk

Au centre de la pièce, une chaise, devant, un écran avec une actrice filmée qui semble en attente. Dès que l’on s’assoie sur la chaise, cela déclenche une émotion chez cette actrice. Chacune d’entre elles dure deux minutes trente. « Ce sont des ressentis, ça peut être le jugement, la gêne, la séduction, toutes ces émotions sont assez contenues. Dans chaque séquence, j’ai aussi mis des images subliminales pour appuyer un peu le feeling qu’on a. Il y a aussi du son, qui donne des indices sur l’émotion qu’elle ressent », explique l’artiste, Martine Frossard.

Le projet évoque le regard de l’autre, les micro expressions qu’on essaie de détecter chez l’autre, la façon dont elles sont interprétées de par le vécu de chacun, mais aussi le côté silence en opposition à tout ce qui se dit : « Le langage non verbal a une énorme puissance, et c’est dans notre quotidien tout le temps. Là, c’était de l’isoler et de le mettre entre quatre murs et de le faire vivre aux gens volontairement. Je veux mettre en valeur cet espèce de moment que tu prends à être en face de quelqu’un, le regarder dans les yeux, ce petit malaise que tu ressens à être en relation pendant deux minutes. »

Mme Frossard explore également la façon dont les gens gèrent les émotions par rapport à la vidéo. « On est dans une période très ego et crise identitaire. C’est ma première œuvre interactive, mais je pense que je vais continuer à mêler le coté sociologique et le côté animation. J’ai une pratique en vidéo et animation, j’ai déjà fait des installations sociologiques. Par exemple, avec une collègue, une marelle de 100 cases représentant la vie, finissant en forme de cercueil. Les cases se rétrécissaient plus, comme quand on sent que le temps s’accélère. »

Exposition en cours jusqu’au 30 juin chez Caravansérail.

©Photo - Nathalie Dion - Facebook Carvansérail

© Martine Frossard, Le regard de l’autre, 2017, image issue de la vidéo.