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20 juin 2018

Une vision de la chute du capitalisme et du déclin de l’humanité

©Photo L'Avantage - Adeline Mantyk

La Rimouskoise Hélène Couture expose ses toiles à la galerie d’art Léonard-Parent de Rimouski, sa vision de l’histoire de la chute inéluctable du système capitaliste nous entourant.

Les 30 tableaux de Mme Couture se scindent en cinq catégories chronologiques qui expliquent la chute d’un monde : « Il y a d’abord les Initiateurs. Ils portent les couleurs américaines, car ils sont le symbole du capitalisme, et ont les bras qui se rassemblent au-dessus de leurs têtes en signe de victoire. Ce sont eux qui ont fondé le rêve américain, ils sont insouciants, tout va bien dans le meilleur des mondes. Arrivent ensuite les Utopistes déçus, comme un cirque avec un maître de cérémonie, des acrobates, on a la dompteuse de chimères, les fesses du pouvoir, l’aigle présidentiel qui est partout. Ils deviennent progressivement otage, prisonnier, captive, et puis c’est la Chute. Viennent ensuite les Confinés, les humains sont morts, les animaux sont toujours là. Les humains sont dilués dans les animaux, qui en gardent le souvenir. Et enfin, c’est Le monde clos, la conclusion de l’exposition. Je laisse aux gens le soin de décider comment ça se termine. »

Mme Couture estime que le déclin de l’humanité est annoncé et se demande pourquoi la plupart des gens ignorent la menace : « Je pense qu’on est trop bien, trop occupés ailleurs. Ce régime capitaliste fait que les gens veulent continuer à avoir deux autos, deux ci, deux ça, deux tout. La base du capitalisme, c’est d’en faire toujours plus, mais quand on ne respecte plus ni l’humain, ni le climat, ni les animaux, ça n’a plus de sens. Les personnes âgées ou handicapées vivent beaucoup de difficultés, ce sont des gens qui ne « rapportent » pas donc on ne s’en occupe pas. Je pense que le capitalisme à outrance ne peut pas continuer. C’est quelque chose qui me tient à cœur. Le capitalisme à outrance, ça m’outre ! »

Art ou réalité ?

Pour Mme Couture, les parallèles ne sont pas difficiles à faire entre sa vision d’artiste et la réalité : « Ce que Justin Trudeau a fait (l'engagement récent du gouvernement fédéral à acquérir le pipeline de Transmountain), c’est la fin de la démocratie. Je suis renversée. Il avait fait de belles promesses pour l’écologie, et il vient de décider de les bafouer en pigeant dans nos impôts pour quelque chose de décrié par la plupart des gens.  Et que dire de Donald Trump, qui fait la grimace à Kyoto, faut le faire ! Le mot démocratie est enlevé de mon dictionnaire personnel ! La dictature telle que décrite par Aldous Huxley est bien semblable à ce qu’on vit. »

Dans le deuxième volet de l’exposition, l’artiste a concocté des questions propices à la réflexion sur les thèmes abordés, l’outrance du capitalisme, la destruction des écosystèmes. « Par exemple : Est-ce les multinationales qui détiennent le plus de pouvoir dans nos sociétés ? Croyez-vous le régime capitaliste est responsable de la dégradation de l’environnement causant ainsi le réchauffement climatique ? »

L’artiste garde tout de même un peu d’espoir : « Il y a un peu de positif, j’ai vu récemment une réunion d’une douzaine de pays à Montréal qui essayaient de parler de l’après-capitalisme et ça m’a donné beaucoup d’espoir. Quand je dis que c’est la fin, ça peut être la fin d’un monde. Il est tard pour changer, mais c’est un espoir à garder. Et quand le monde se met ensemble, il y toujours de l’espoir. »

Jusqu'au 13 juillet à la Galerie d'art Léonard-Parent. Entrée libre.

©Photo L'Avantage - Adeline Mantyk

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