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04 juin 2018

Martine Ouellet démissionne comme chef du Bloc et se vide le coeur

©CANADIAN PRESS/Paul Chiasson

Martine Ouellet a annoncé, lundi, qu'elle démissionnera de son poste de chef du Bloc québécois le 11 juin, non sans s'être vidé le coeur contre l'ancien chef du Bloc Gilles Duceppe, le président du parti Mario Beaulieu, les députés démissionnaires du Bloc et même les souverainistes qui ont peur de s'assumer.

Son annonce survient au lendemain du dévoilement du vote qui ne lui a accordé que 32 pour cent d'appuis chez les membres du Bloc qui ont voté sur son leadership.

Son avenir

Les yeux rougis, elle a admis qu'elle ne savait pas ce qu'elle ferait pour l'avenir, elle qui est encore députée indépendante de la circonscription de Vachon. Elle a indiqué qu'il n'est «pas prévu» qu'elle soumette sa candidature en vue des élections du 1er octobre au Québec.

Mais, du même souffle, elle a assuré: «je ne me retire pas de la vie politique; je vais continuer; rien n'est terminé pour moi.»

Elle veut toutefois «prendre un peu de recul» pour décider de la suite des choses.

Mme Ouellet a livré un discours d'environ 30 minutes avant de confirmer à la toute fin qu'elle démissionnerait de son poste le 11 juin.

«Attaques inimaginables»

Dans sa longue allocution, elle a dit avoir vécu «une charge d'attaques inimaginables depuis trois mois».

Elle a notamment évoqué «la campagne négative, agressive, de dénigrement et d'intimidation de Mario Beaulieu, qui a joué sur tous les tableaux». Elle a reproché au président du parti d'avoir «renié et trahi» sa parole, après être venu la chercher, avec d'autres députés, pour qu'elle devienne chef du Bloc québécois, avant de «complètement (la) laisser tomber».

Elle a aussi écorché Gilles Duceppe, «l'ancien chef qui continue à s'acharner pour renverser des décisions démocratiques des membres». M. Duceppe l'avait déjà invitée à partir, devant la fronde.

«Et c'est moi qu'on traite d'intransigeante et de pas rassembleuse?» s'est-elle exclamée.

Mme Ouellet reste visiblement amère. Les mots durs ont plu: coulage, sabotage, médisance, attaques personnelles. Elle assure qu'elle-même n'a jamais fait d'attaques personnelles et que ce sont les autres qui en ont fait à son endroit. Elle se serait bornée à décrire des faits. Elle s'est comparée à un journaliste sportif qui décrit comment un joueur en frappe un autre avec un bâton de hockey. Le journaliste ne fait pas d'attaque personnelle; il relate des faits, a-t-elle illustré.

Elle a même critiqué les souverainistes qui ont peur, qui sont trop timorés. «Je croyais que le Bloc avait fait sa transition, que le Bloc avait adopté une attitude décomplexée, une attitude assumée, que les gens, les députés, les membres avaient arrêté d'être gênés d'être indépendantistes.»

Elle a aussi fait référence à ceux qui veulent défendre les intérêts du Québec sur la scène fédérale, plutôt que de parler sur toutes les tribunes, en toutes occasions, de l'indépendance, parce qu'ils ont «peur de perdre leur siège».

Elle a aussi remercié les députés Xavier Barsalou-Duval et Marilène Gill, qui lui sont restés fidèles, «qui se tiennent debout, des gens qui n'ont pas peur, qui s'assument».

«Le mouvement est malade»

«Mon principal constat est qu'actuellement, le principal obstacle à la réalisation de la république du Québec provient de l'interne du mouvement souverainiste-indépendantiste. Ce n'est pas normal. Le mouvement, il est malade», a-t-elle tranché.

«Si toutes les énergies qui ont été déployées en petites luttes internes, intestines, fratricides, avaient été déployées à réaliser la république du Québec, je suis convaincue qu'aujourd'hui ce serait chose faite», a-t-elle conclu.

Finalement, un autre motif qui explique les difficultés qu'elle a connues est le fait qu'elle est une femme, a-t-elle soutenu. Exercer un leadership indépendantiste tout en étant une femme, ça dérange ceux qui ont peur, a-t-elle affirmé, en ajoutant qu'elle est ingénieure en mécanique de formation et a travaillé longtemps dans un milieu d'hommes.

Lia Lévesque, La Presse canadienne

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