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18 août 2017

Charles Lepage - clepage@medialo.ca

La cathédrale, un monument rimouskois

À mon avis, le sort de la cathédrale concerne l’ensemble de la population rimouskoise. Vouloir la conserver principalement comme lieu de culte, c’est handicaper très lourdement toute la vie pastorale de la communauté chrétienne du grand Rimouski, et finalement proposer la ruine de la Fabrique Saint-Germain. 

Une interprétation biaisée du sondage, fait récemment, prétend que soixante-dix-sept pourcent (77%) des gens voudraient le maintien du culte dans la cathédrale. Je demande alors : quel pourcentage des Rimouskois fréquentait habituellement la cathédrale? Quelle proportion des citoyens et citoyennes de Rimouski ont payé régulièrement leur capitation dans les récentes années? Et, question plus insidieuse, tous ceux et celles qui veulent conserver la cathédrale comme édifice principalement dédié au culte ont-ils toujours assumé toutes leurs redevances financières à la Fabrique?

On parle de puiser largement dans des fonds diocésains qu’on prétend s’élever à une cinquantaine de millions. Je ne connais que deux fondations diocésaines importantes : l’Oœuvre Langevin et le Fonds du Séminaire. D’une part, elles contiennent moins que la moitié de la somme prétendue; d’autre part, ce sont des fonds dédiés à des « oeuvres » bien déterminées. L’un est maintenant une forme de fonds de retraite pour les prêtres de tout le diocèse, l’autre est dédié au large domaine de l’éducation, comme l’était le Séminaire. Ces « réserves » financières servent heureusement à maintenir les services pastoraux diocésains et elles contribuent à la formation des divers préposé-e-s aux activités pastorales. Amassés par toutes les communautés du diocèse, ces fonds seraient nettement détournés si on les utilisait pour sauver la cathédrale. De plus, toutes les paroisses du diocèse seraient en droit de les réclamer, car chacune d’elle a le problème de conserver sa « cathédrale ».

La communauté chrétienne de Rimouski ne manque pas de lieux de culte. Ils ne sont que partiellement utilisés et ils mettent en danger la capacité financière de la Fabrique. Pour maintenir une vitalité communautaire, elle doit se départir de la responsabilité de la cathédrale et faire une sélection judicieuse dans les autres édifices qu’elle entend conserver. Si la paroisse maintient la charge de la cathédrale, je cesserai de payer ma capitation. Pour sauver la cathédrale, il me semble plutôt pressant de réaliser sa désacralisation pour qu’elle soit prise en charge par la communauté urbaine de Rimouski, car c’est un monument très significatif dans l’histoire et la vie de la ville. Personnellement, je trouve important de la conserver au moins comme monument patrimonial. Pour cela, je serais prêt à participer au financement.

Dès la décision prise de sa désacralisation, je pense que la ville, ou une corporation appropriée, doit assumer la responsabilité de recueillir rapidement les fonds nécessaires pour assurer d’abord les réparations urgentes pour la conservation de l’édifice et de son contenu. À plus long terme, il s’agira de voir comment elle pourrait être utilisée dans un plan d’urbanisme et de conservation du patrimoine qui prendrait en compte tout le quadrilatère englobant aussi la salle de spectacle, le musée, le presbytère et la Place des vétérans. Et si on peut faire une célébration eucharistique dans un colisée, qu’est-ce qui empêchera de tenir des événements cultuels dans un édifice à vocation culturelle muni d’un orgue?

Jean-Yves Thériault, citoyen de Rimouski.

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