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13 décembre 2017

Jésus a chassé les vendeurs du Temple, Mgr Grondin veut chasser Dieu de la Cathédrale!

Un message clair

RIMOUSKI. Le récent sondage Léger a révélé que les sondés, à 75 %, souhaitaient que la cathédrale reste ouverte au culte.

Lors de l'élection de trois nouveaux marguilliers, le dimanche 3 décembre en l'église St-Pie-X, les deux premiers le furent sans opposition et le 3e en lice fut élu par 75 % des 208 votants. Ainsi on observe que le conseil de fabrique comptera, à partir du 1er janvier, cinq marguilliers sur six, légitimement élus et ardemment dévoués à la sauvegarde de la cathédrale, au maintien de ses fonctions liturgiques et épiscopales, ainsi qu'à l'ajout d'une vocation culturelle. Peut-on avoir un message plus clair? L'évêque l'entendra-t-il?

"Que celui qui a des oreilles entende" (Math. 11-15)

L'autorité de l'évêque

Nous n'avons jamais réellement entendu l'évêque souhaiter la réouverture de la cathédrale. Au contraire, récemment, au terme d'une rencontre à huis clos avec quelques personnes dans le but de trouver une solution au problème, il a réitéré son intention de procéder à la désacralisation du temple. N'a-t-il pas déjà transporté sa cathèdre (trône d'autorité) à l'église St Pie-X? Il agit bien ainsi dans la pure culture de l'Église catholique où tout se décide théocratiquement à partir d'en haut sans respect pour l'expression démocratique des paroissiens.

©Photo TC Media – Jean-Philippe Langlais

L'archevêque de Rimouski, Mgr Denis Grondin.

Malgré les messages clairs de la population, l'évêque laisse se détériorer la situation et fait la sourde oreille à des propositions sérieuses qui lui sont faites pour sauver notre bâtisse. Il se comporte comme s'il en était le propriétaire alors que dans les faits, il n'en a que l'usage gratuit des lieux. La loi sur les fabriques, article 13, dit que la fabrique est une personne morale qui est propriétaire de l'église (qu'elle a fait construire et qu'elle administre). Ainsi, nous pouvons facilement conclure que l'évêque et son clergé n'en sont pas les propriétaires.

Alors, comment comprendre que l'évêque ait le dernier mot quand le propriétaire veut améliorer, réparer, hypothéquer ou vendre sa propriété qu'il a lui-même payée par les dons, les dîmes, la capitation venant des paroissiens depuis plusieurs décennies. Force est de constater que cette loi devrait être modifiée rapidement, en particulier la section II, alinéa 5-L, en enlevant toute autorité à l'évêque sur les biens de la fabrique faisant en sorte que seuls les marguilliers soient redevables aux paroissiens qui les ont élus. Ainsi, en rendant à César ce qui lui appartient, il aura plus de temps pour rendre à Dieu ce qui Lui appartient. (Luc xx-25)

Le patrimoine

En 1933, à l'instigation du pape Pie-XI, pour célébrer le mil neuf centième anniversaire de la mort de Jésus de Nazareth, les paroissiens de Saint-Germain de Rimouski ont offert à la Ville un immense crucifix trônant depuis, sur le terrain de l'Hôtel de Ville, coin Évêché et Cathédrale. Il s'agit là d'une pièce de notre patrimoine religieux, au même titre que la cathédrale qui fait partie de notre patrimoine religieux bâti.

La Ville de Rimouski ne va pas déloger cette croix de chemin, expression séculaire de foi au Québec, sous prétexte qu'elle ne voudrait pas entretenir le religieux. À ce même titre, monsieur le maire redisait dernièrement que la ville n'allait pas contribuer à la restauration de la cathédrale sous prétexte que cela ne relève pas de sa compétence. Il faut être cohérent. Nous voyons la ville de Québec participer à la hauteur de 30 M$ pour la sauvegarde et la restauration de son patrimoine religieux (voir: Journal le Soleil de vendredi 8 décembre dernier). l'Église et de l'État avec la sauvegarde du patrimoine qu'il soit religieux ou laïc; à une autre époque, on aurait dit: profane.

Notre patrimoine, ces biens culturels que la population de Rimouski s'est donnés, à travers les générations, est de plus en plus mal en point. Qu'on prenne à témoin, outre la cathédrale, l'abandon depuis plus de dix ans de "Les ateliers St-Louis", coin Évêché et St-Louis, propriété de la Ville. On conviendra que ce pitoyable état de choses n'autorise pas l'administration municipale à japper bien fort pour la sauvegarde de l'intégrité de la cathédrale; elle y gagnerait en crédibilité en prêchant par l'exemple. On n'a guère plus entendu la Société rimouskoise du patrimoine se mobiliser pour recycler cette belle bâtisse qui fut historiquement le lieu le plus important de la scolarisation des garçons de Rimouski de 1924 à 1963. Ladite société, qui ne compte que cinquante membres, aurait avantage à les consulter avant de se prononcer sur notre patrimoine. Encore là, tout semble se passer en vase clos. Ça peut donner l'impression de faire autorité et sérieux quand on dit que cette société a participé au huis clos de l'évêque. D'un vase clos à un huis clos, la transparence ne peut s'imposer.

En guise de conclusion

- La Société rimouskoise du patrimoine aurait avantage à consulter ses membres avant de donner son avis sur la cathédrale, cela donnerait de la légitimité à son discours.

- L'Évêché devrait être vraiment transparent en procédant à une véritable consultation auprès des diocésains en leur posant une seule question: voulez-vous que votre évêque désacralise la cathédrale?

- La Ville de Rimouski devrait procéder à un référendum pour demander l'autorisation des contribuables aux fins d'engager les deniers publics pour participer à la réparation de la cathédrale en regard du caractère patrimonial de cette bâtisse qui est la signature de Rimouski. Protéger le contenant ne concerne en rien le contenu sacré.

C'est ce que les Français ainsi que le maire Labeaume à Québec ont compris.

Gilles Le Chasseur

Rimouski, 10 décembre 2017

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