Tribune libre
Retour28 juin 2018
Les médecins, c’est pas pareil…
À titre d’employeur, le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) du Bas-Saint- Laurent a l’obligation d’assurer à l’ensemble de son personnel un climat de travail sain et exempt de violence et d’incivilité.
Chacune des composantes du CISSS disposait jusqu’à maintenant d’une politique visant à contrer le harcèlement et la violence au travail, applicable à « toute personne contribuant à la réalisation de la mission de l’établissement », incluant les médecins. La nouvelle politique – censée uniformiser les façons de faire dans l’ensemble des installations – les exclut expressément. Pourquoi?
Interrogée à la réunion du conseil d’administration du 13 juin dernier, la présidente- directrice générale a répondu que les médecins étant des travailleurs autonomes au CISSS, la direction n’avait pas autorité sur eux. La politique s’applique pourtant aux étudiant·e·s et aux bénévoles, qui ne sont pas davantage des employé·e·s du CISSS.
Ailleurs au Québec, les médecins sont soumis aux politiques de ce type dans la plupart des établissements. À la suite de la lecture de dizaines de ces dernières déployées dans le réseau, on constate que celle de notre région fait exception en ne soumettant pas les médecins aux mêmes règles.
Cette exclusion a des impacts importants, notamment parce qu’elle prive les salarié·e·s affecté·e·s par une situation de conflit ou de harcèlement impliquant un médecin de la possibilité de recourir au processus interne de règlement. Les dossiers de cette nature traités par notre syndicat se sont avérés laborieux et pénibles. Les personnes qui ont rédigé une plainte en bonne et due forme ont été laissées à elles-mêmes et des suivis n’ont été apportés qu’au terme d’interventions répétées auprès des autorités. Jusqu’à maintenant, aucune situation n’a été officiellement réglée et aucun moyen n’a été déployé pour gérer les dommages collatéraux engendrés, contrairement à ce que prévoient les principes directeurs de la politique.
Considérant que les médecins jouent un rôle important dans notre milieu de travail, rien ne justifie qu’ils n’aient pas les mêmes obligations que les cadres et les salarié·e·s. Pourquoi les médecins du Bas-Saint-Laurent devraient-ils être exemptés de l’application d’une politique aussi fondamentale pour le mieux-vivre ensemble ?
Mélanie Bernier, représentante nationale APTS dans le Bas-Saint-Laurent
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