Élection de Donald Trump : l’incertitude règne sur l'économie régionale

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Avec l'entrée en fonction du nouveau président des États-Unis, officiellement en poste depuis quelques heures, les questions demeurent nombreuses quant à l'impact de sa volonté protectionniste sur l'économie canadienne et québécoise mais aussi régionale.

Selon Jean-François Fortin, professeur de sciences politiques au Cégep de Rimouski et ex-député de Haute-Gaspésie-La Mitis-Matane-Matapédia, il faudra voir quelles actions Donald Trump mettra de l'avant pour en prendre la véritable mesure.

Il faudra voir les gestes concrets que va mettre de l'avant le cabinet de M. Trump dans les prochaines semaines. -Jean-François Fortin

« Parfois les discours peuvent engendrer des mesures concrètes et d'autres fois ils ne peuvent demeurer que de grands principes, dit-il. Dans le bois d'œuvre où l'impact pourrait être important pour l'économie régionale, on voit que les États-Unis veulent prioriser d'abord leur marché. Toutefois leur propre marché n'arrive pas à suffire à la demande de la construction aux États-Unis. Ils ont besoin d'avoir accès à une ressource que nous sommes en mesure de leur offrir » souligne dans un premier temps celui qui a fondé le parti Forces et Démocratie sur la scène fédérale.

Pour les producteurs forestiers qui ont accès via des distributeurs à de grands marchés, dont le marché américain, la question reste entière également. « On a vu l'intention du président des États-Unis de reconsidérer l'accord de libre-échange nord-américain, l'ALENA. De quelle manière cela va-t-il se traduire pour les producteurs forestiers de la région, c'est intangible pour le moment » poursuit Jean-François Fortin.

Selon le professeur, « il faudra voir les gestes concrets que va mettre de l'avant le cabinet de M. Trump dans les prochaines semaines. On a pu constater que son discours était un discours franchement protectionniste, qui visait à réduire les rapports avec l'étranger, la fuite de capitaux, et puis des emplois à l'étranger. Toutefois il y a des avantages pour eux à négocier et de marchander avec le Québec et le Canada, des avantages pour les producteurs américains, pour les distributeurs américains, donc ils auront à faire également une analyse de l'impact des choix politiques que le gouvernement Trump va mettre de l'avant » indique l'ex-député pour contrebalancer les craintes anticipées.

Dès l'élection de Donald Trump, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a pris acte de la vision du nouveau président américain en termes de politique étrangère et de commerce international, observe aussi Jean-François Fortin.

« On va voir de quelle manière les négociateurs canadiens qui auront à parlementer avec le gouvernement américain vont prioriser certains secteurs. Il y a des secteurs névralgiques, le secteur agricole pour nous en est un. Est-ce qu'il y aura des secteurs qui vont en souffrir plus que d'autres, particulièrement le secteur laitier qui voit déjà un grand nombre de protéines laitières entrer aux frontières et ne pas être considérées comme étant des produits laitiers en termes de catégorisation. Peut-être que c'est l'occasion pour le Canada de négocier justement de nouveaux partenariats qui pourraient être à la fois intéressants sur la base d'une nouvelle négociation plutôt que d'utiliser toujours les anciens mécanismes » analyse M. Fortin en ne cédant pas au pessimisme à tous crins.

La barre est haute cependant pour le nouveau président qui a suscité bien des attentes tout au long de sa campagne. « Les gens s'attendent à des résultats concrets, rapides pour un changement de garde qui se voulait pour Donald Trump une révolution, un nouveau départ, un nouveau contrat social avec le peuple américain, où il veut décentraliser le pouvoir de Washington pour le redonner aux citoyens. Il y a énormément d'attentes qui doivent être remplies et les délais sont courts pour faire ses premières preuves » observe en outre Jean-François Fortin.

Jean-François Fortin

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