Les étudiants, adeptes du transport en commun à Rimouski ?

©Photo TC Media - Adeline Mantyk

L'Association générale étudiante de l’Université du Québec à Rimouski (AGECAR) a achevé un sondage sur le logement et les habitudes de vie des étudiants, qui permettra de dresser un portrait de la population uqarienne, notamment en ce qui a trait au transport en commun.

Le sondage s’est effectué en collaboration avec l’Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant (UTILE), qui a lancé la même démarche à Montréal en 2014 : « Le logement étudiant est le cheval de bataille de cet organisme à but non lucratif dédié au développement du logement étudiant coopératif. L’UTILE est parvenu à faire bouger la Société de Transports de Montréal (STM). Aujourd’hui, les étudiants de 25 ans et plus bénéficient du tarif réduit à Montréal. Cela nous a intéressé », explique Jean-Luc Shaw, vice-président aux cycles supérieurs de l’AGECAR.

L’étudiant indique que l’AGECAR a modifié le questionnaire pour Rimouski en y incluant, notamment, la question du transport en commun. « Nous voulons savoir qui l’utilise et qui ne l’utilise pas. »

D’instinct, M. Shaw croit que le sondage révélera que les étudiants ne se servent pas beaucoup du transport en commun : « Je ne peux même pas vous dire si et de combien les prix du transport en commun ont augmenté, parce que les étudiants autour de moi n’en parlent pas. Pourquoi les principaux clients visés par le transport en commun, les étudiants, ne l’utilisent-ils pas ? Est-ce une question de tracés, d’horaires, de prix ? »

Vers une augmentation de l’achalandage

En février, une légère hausse de 5 cents a été appliquée aux tarifs de la Société des transports de Rimouski (STR) pour les allers simples de Taxibus, Citébus et transport adapté, alors que le tarif régulier a été établi à 3,70 $ et le prix réduit à 2,70 $. Le conseil municipal de Rimouski a donné un mandat à la STR afin qu'elle réfléchisse à des moyens pour augmenter l'achalandage, « de façon à peut-être éventuellement en arriver à une tarification sociale », avait alors déclaré la conseillère du district de Saint-Robert, Claire Dubé. La Ville subventionne le transport en commun à hauteur de 46 %. Selon la conseillère, la contribution de la Municipalité devrait normalement atteindre les 33 %.

Déjà en 2015, le comité transport de l’Alliance pour la solidarité et l’inclusion sociale avait déposé à la Ville de Rimouski un mémoire résultant de recherches, d’analyses et de consultations. Il y proposait des pistes d’amélioration pour le transport en commun. En novembre 2016, Québec a confirmé l'octroi d'une aide financière de 295 974 $ à la Ville de Rimouski pour l’amélioration des services de transport en commun.

Découvrir les habitudes de vies des étudiants

M. Shaw précise que 428 personnes ont répondu au sondage, une réussite selon lui : « Sur 3 136 étudiants, c’est un pourcentage de réponde de 13, 6 % et nous visions 10 %, c’était l’objectif de l’UTILE. »

Les résultats devraient être disponibles en avril : « Ce rapport pourra servir autant à la STR qu’à l’UQAR, qui pourraient savoir où se trouve la population étudiante. Beaucoup viennent de la région, sinon, d’où viennent-ils? Ce sont des statistiques intéressantes pour le Bureau du registraire. Il sera intéressant de les corréler avec d’autres paramètres, ce qui pourra dégager les enjeux auxquels fait face l’UQAR. »

Le sondage, anonyme et confidentiel, permettra de dégager des enjeux sur lesquels travailler et d’établir une base de données fiable sur la population : « Qui sont les étudiants ? Où vivent-ils ? Combien payent-ils ? Dans quel genre de logement vivent-ils ? À ma connaissance, nous ne possédons pas encore ce genre de données, l’UTILE a constaté un manque », précise M. Shaw.

D’autres questions y ont été ajoutées, relatives aux habitudes de covoiturage et au vélo : « C’est un moyen de transport étudiant efficace durant la période estivale compte tenu des dimensions de la ville. On sait que beaucoup se servent de leur voiture, donc cela pourrait permettre de désengorger les rues où il y a plus de trafic. À mon avis, quand on est capable de donner des chiffres, il est plus facile de convaincre. »

Pour M. Shaw, les résultats du sondage pourraient aussi toucher des questions plus larges reliées au développement régional : « Dans le contexte des enjeux de financement que vivent les universités en région, les sondages effectués dans les grands centres et ceux des régions pourraient permettre une comparaison entre les conditions de vie en région VS dans les grands centres. »

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