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11 décembre 2023

Véronique Bossé - vbosse@medialo.ca

Crise du logement : les groupes communautaires unissent leur voix

Crise du logement : les groupes communautaires unissent leur voix

©Photo Médialo – Véronique Bossé

Les différents membres des nombreux groupes communautaires qui revendiquent plus de logements sociaux.

Le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) et plusieurs groupes communautaires du Bas-Saint-Laurent ont décidé d’unir leurs voix afin qu’un développement de logements sociaux, à la hauteur des besoins, soit prévu dans le plan d’action gouvernemental en habitation, ainsi que dans le prochain budget du Québec.

Ces demandes s’inscrivent dans un contexte de crise du logement, alors que les données régionales du huitième Dossier noir logement et pauvreté du FRAPRU – formé à partir des données du dernier recensement de Statistiques Canada – démontrent que les ménages locataires du Bas-Saint-Laurent sont les plus pauvres parmi les régions administratives du Québec, avec un revenu médian annuel de 38 000 $ en 2020 : un écart de 10 000 $ avec le revenu médian des ménages locataires de la province.

« Il est vraiment urgent d’investir dans une solution durable à la crise du logement, soit du logement social et communautaire, qui est basé sur la capacité à payer des individus. On parle de logements comme des habitations à loyer modique (HLM), des coops, des OSBL d’habitation et des appuis collectifs qui dureront dans le temps, au contraire de l’aide au loyer qu’on offre aux propriétaires privés, alors que la liste des offices de l’habitation s’allonge », explique la coordonnatrice du Comité logement Bas-Saint-Laurent, Cassandre Vassart-Courteau.

Le Dossier noir

En présentant le contenu du Dossier noir, la porte-parole du FRAPRU, Véronique Laflamme, à souligner qu’il contenait les données de 2021 et qu’il a donc été conçu avec les revenus de 2020, soit pendant les prestations COVID.

« Les revenus ont été dopés temporairement par les prestations COVID. Ça fait une différence, mais de façon ponctuelle, alors probablement que le portrait aujourd’hui est déjà plus terne. »

Non seulement les ménages locataires de la région sont parmi les plus pauvres au Québec, mais en plus, 18 % de ces ménages utilisent plus de 30 % de leurs revenus pour se loger. Cela signifie que 5210 ménages locataires de la région, dont 2020 à Rimouski, sont dans cette situation et qu’à l’échelle de la région, la moitié de ces ménages avaient un revenu de moins de 21 000 $ par année. Finalement, les 1280 ménages bas-laurentiens qui consacrent plus de 50 % de leur revenu au loyer ont un revenu médian de 11 700 $.

« On se demande comment les gens vont pouvoir arriver, avec cette explosion du coût des loyers et ces logements nouvellement construits qui sont très chers, si l'on ne mise que sur l’offre de logement privé pour se sortir de la crise. C’est la raison pour laquelle on demande un grand chantier de logement social », explique madame Laflamme.

Un fardeau accru pour certains

Parmi les groupes communautaires qui se sont joints au FRAPRU pour revendiquer plus de logements sociaux se trouvent entre autres la Table de concertation des groupes de femmes du Bas-Saint-Laurent (TCGFBSL) la Débrouille et le Centre des Travailleuses et Travailleurs Immigrant.e.s (CTI-IWC) qui ont exposé comment les femmes, les personnes opprimées sur la base de leur genre et les personnes immigrantes sont susceptibles d’être encore plus durement touché par la crise du logement.

« Quand on parle des hausses de loyers, on sait que statistiquement, les femmes vivent une plus grande précarité d’emploi et vivent avec des salaires plus bas. Le fait d’avoir des enfants va souvent être un motif discriminatoire à l’accès au logement : on sait qu’elles portent souvent ce fardeau. Statistiquement, quand on parle des personnes en situation de handicap, on retrouve aussi les femmes, de façon plus importante que les hommes. Les résidences pour personnes ainées sont inabordables pour la plupart des femmes ainées. On sait qu’elles vivent une des situations de précarité financière les plus grandes et c’est inquiétant quand on se fait souligner que notre région administrative est celle où la situation est la plus critique pour ce qui est du logement », relate l’agente de développement à la TCGFBSL, Carol-Ann Kack, qui ajoute que les personnes opprimées sur la base de leur genre doivent parfois rester dans des environnements non sécuritaires, par exemple dans des contextes de violence conjugale, pour ne pas se retrouver en situation d’itinérance.

« Le droit à un logement décent est notamment bafoué pour de nombreux travailleurs étrangers temporaires logés par leur employeur », dénonce pour sa part Florian Freuchet du CTI-IWC, qui souligne aussi que les locataires immigrants au Québec représentaient 21,1% des ménages ayant des besoins impérieux de logement – soit qui vivent dans de mauvaises conditions de logement - en 2021.

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