09 février 2017

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©Photo gracieuseté – Jean-Luc Théberge

Selon le professeur au Département société, territoires et développement de l'Université du Québec à Rimouski (UQAR), Marco Alberio, plusieurs éléments sont attribuables à la diminution de population constatée dans les deux régions. Entre autres les changements dans la gouvernance, qui a notamment mené à l'abolition des conférences régionales des élus (CRÉ), auraient eu un effet certain sur la vitalité des territoires.

Il faut penser différemment, avoir une vision de collaboration. -Marco Alberio

« Plusieurs travailleurs sont partis en raison des changements. Ce sont des réalités qu'il faut regarder de manière globale. Tous les éléments sont liés. Si on coupe des services, c'est certain qu'il y aura un effet sur les effets. Si les commissions scolaires coupent, il y a des rationalisations et des départs. C'est clair que ça peut avoir un effet sur les populations », avance le professeur.

La disparition des CRÉ aurait eu pour effet d'affaiblir les ententes mises en place dans les dernières années. «Toutes les actions qui ont été mises de l'avant sont moins dynamiques qu'elles l'étaient », estime Marco Alberio.

Étant un pôle régional en croissance, Rimouski draine une partie de la jeune population des autres localités de l'Est du Québec, en raison notamment de ses services en éducation. Pour ces personnes, il est plus probable qu'elles retournent dans leur milieu d'origine après les études, puisque la proximité de Rimouski fait en sorte que les liens sociaux sont moins affaiblis.

Miser sur les services

La planification d'une stratégie globale demeure la clé dans l'espoir de renverser la tendance. L'accès de services (santé, enseignement, commerces, etc.) et le réseautage constituent des éléments centraux dans le défi démographique que vivent plusieurs localités du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. La mise en commun des forces du milieu, dans le but de développer des services, s'avère une avenue à explorer.

« Ce n'est pas de dire que chaque municipalité veut son service. C'est important pour les institutions et les organismes de se réseauter. Il faut s'assurer que les services sont bien distribués et présents à proximité, pas nécessairement dans mon village, mais dans le village d'à côté. Il faut penser différemment, avoir une vision de collaboration », souligne Marco Alberio.

Bien qu'il soit difficile de prédire l'avenir, la tendance de décroissance des dernières années pourrait se poursuivre, en raison du vieillissement de la population, combinée au faible taux de migration vers l'Est du Québec. Le renforcement d'initiatives comme Place aux jeunes pourrait constituer un levier de développement important. Si l'attraction est un élément important, le réel défi demeure la rétention.

« On ne peut pas simplement dire: il nous faut des gens, il faut peupler. Il faut regarder toutes les actions politiques et sociales possibles, de manière globale », mentionne M. Alberio.