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20 janvier 2017

« Fait au Québec par des mains gentilles »

©Photo TC Media - Élodie Vaillancourt

MADAME THÉIÈRE. Fanie De Lasablonnière utilise des tasses non seulement pour servir le thé, mais pour créer des bijoux, des œuvres uniques. La beauté des fleurs a opéré sur les produits de cette jeune entrepreneure.

©Photo TC Media - Élodie Vaillancourt

©Photo TC Media - Élodie Vaillancourt

Fanie De Lasablonnière accumule beaucoup de pièces qui seront transformées en bijoux et en chandelles.

©Photo TC Media - Élodie Vaillancourt

©Photo TC Media - Élodie Vaillancourt

Les produits de Madame Théière sont de bonnes qualités, de l'or véritable se retrouve sur certaines pièces

©Photo gracieuseté Caroline Dostie

Fanie De Lasablonnière participe a plusieurs marchés

Derrière Madame théière, il y a Fanie De Lasablonnière. Une jeune femme créative. On l'observe dès qu'on ouvre la porte de son appartement, par le décor attachant, original, qui nous donne l'impression d'entrer dans l'univers propre de Fanie : enchanteur.

Enchantée, Madame théière. Bien que les clients associent souvent Madame théière à Fanie, il y a pourtant une femme toute entière derrière le personnage créé. Une femme de la génération Y qui a été à l'Université, qui s'est remise en question, qui a voyagé, mais qui crée depuis toujours. « Quand j'étais jeune, je voulais plein de trucs, mais je ne voulais pas payer pour, alors je les fabriquais. »

C'est dans cette optique et grâce à sa passion pour la vieille vaisselle qu'elle a tenté de se fabriquer quelques bijoux. « Au départ, je pensais me faire une seule paire de boucles d'oreille, » mentionne Fanie De Lasablonnière, satisfaite de l'intérêt des gens pour ses produits.

Madame Théière, ce sont des bijoux fabriqués à partir de vaisselle récupérée dans des friperies, de vieilles armoires ou encore grâce à des gens qui s'en débarrassent. « Les gens aiment la vieille vaisselle, mais pas nécessairement pour l'utiliser ! »

Les vieilles tasses en porcelaine récupérées chez votre grand-mère qui n'intéressent plus personne, Fanie les récupère, leur donne une seconde vie et assure leur longévité. Bien que porcelaine rime normalement avec fragilité, c'est une réalité autre pour Fanie, qui se qualifie elle-même d'un peu maladroite. « Chez moi, on peut casser de la vaisselle sans se sentir mal ! » Celle qui a d'abord créé ses œuvres en cassant la vaisselle avec la bonne vieille méthode du marteau est aujourd'hui équipée de meilleurs outils. Armée de lunette protectrice, de son masque et d'une scie à céramique, elle passe par plusieurs étapes avant d'en arriver au produit désiré. Sciage, scellage, perçage, puis répéter lorsqu'une pièce éclate.

Fait au Québec et abordable

Fanie De Lasablonnière bénéficie de l'engouement actuel pour l'artisanat et la fierté des acheteurs à encourager les produits locaux. « C'est beau l'artisanat parce que je trouve que c'est un retour à la juste valeur des choses. Les choses coûtent ce qu'elles devraient réellement coûter. »

S'il est vrai que les gens encouragent fièrement leurs artistes, les coûts trop élevés des produits en freinent parfois quelques-uns. « C'est difficile de justifier nos prix parce que nos comparables, ce sont des produits qui arrivent directement de la Chine. »

Consciente de la réalité financière des étudiants, Fanie arrive toutefois à proposer des produits plus qu'accessibles. Variant dans une brochette allant de 15 à 30 $,  elle offre des produits de qualité pour tous. « J'avais envie de vendre des choses au prix que moi je voulais payer. »

Les réseaux sociaux, bien s'en servir

La génération Y baigne dans les réseaux sociaux depuis bien longtemps. Si on qualifie parfois cette génération d'accros et de dépendants à ces platesformes, Fanie démontre l'utilité et la pertinence de s'en servir adéquatement. Pratiquant et développant son art au Bas-Saint-Laurent, Fanie peut, par le biais des réseaux sociaux, retrouver l'aspect d'une communauté. « D'abord c'est une visibilité incroyable, et ça enlève des contraintes géographiques. Ça permet à des compagnies de te contacter directement si elles veulent vendre tes produits, mais ça permet aussi aux clients de t'écrire. J'ai constamment des gens qui m'écrivent lorsqu'ils sont satisfaits, c'est très précieux. Je ne crois pas que des clientes écrivent à Simons pour leur dire à quel point elles apprécient un produit ! »

La plateforme « Etsy », sur laquelle se retrouve Madame théière, tient des marchés publics qui rassemblent artisans et acheteurs dans plusieurs grandes villes de la province. « Ces marchés rassemblent des milliers de personnes, pourtant le mouvement a débuté derrière un écran. » La société actuelle est-elle individualiste comme certains le prétendent ? Il semble clair pour Fanie que les réseaux sociaux apportent son lot  de relations humaines. « Beaucoup de femmes, de jeunes mères par exemple se rassemblent et c'est un renouveau qui fait du bien, qui fait changement des cercles de fermières ! »

Passage à la vie adulte

Le passage du statut d'étudiante à la vie d'adulte donne le vertige à toute une génération. « Mes produits, tout le monde les voit, ce n'est plus un travail d'école que seul mes professeurs vont corriger. Le visage de mon entreprise, c'est moi, c'est mon sourire. Ça te tombe dessus un peu malgré toi et on doit apprivoiser tout ça. Chose certaine, j'ai appris à avoir confiance, à croire que je peux aller plus loin. Ce n'est pas à l'école qu'on apprend ça. »

Au fil des années, Fanie a appris à  passer par-dessus ses peurs et prendre suffisamment confiance pour continuer sa production. « J'ai réalisé qu'on se met nos propres barrières avec nos craintes et celles de nos parents. Parce qu'évidemment, lancer un projet comme le mien, ce n'est pas une victoire gagnée d'avance. Je suis fière d'avoir passé à travers mes périodes de découragement et d'avoir refusé de voir la peur gagner. Si je ne crée pas, c'est que je meurs un peu en dedans de moi. »

Fanie De Lasablonnière a des idées plein la tête et espère contribuer à l'engouement et à l'expression de l'artisanat dans la région.  

Info : Facebook – Madame Théière ou www.etsy.com/ca-fr/shop/MadameTheiere

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