Les filles dirigées par Hugues Lebel ont eu tôt fait de mettre derrière elles les deux revers de la fin de semaine, contre une équipe pleinement préparée, avec leur 5^e et 6^e matchs cette saison, matchs préparatoires compris, contre les deux premiers pour les Pionnières. Ces deux matchs auront permis de voir certaines facettes du jeu à travailler.

Une des joueuses qui ont su se faire remarquer, en fin de semaine, Mélina Letendre (84), refusait de croire que l’équipe a connu une mauvaise fin de semaine. « Non. On a bien joué, c’est certain. Mais il est certain aussi que mes échappées n’ont pas vraiment aidé. J’en ai manqué deux en première samedi. On aurait possiblement gagné si j’avais capitalisé sur ces deux échappées. »

« Aujourd’hui (dimanche), j’en ai encore manqué un. C’est de ma faute. C’est sûr que je me sens mal parce que j’en suis à une 2^e année et il faut que je montre à l’équipe qu’il ne faut pas abandonner et qu’il ne faut pas se fâcher. Mais il faut continuer à travailler. Dans les premiers matchs, telle situation n’est pas grave. Mais dans les prochains matchs, il ne faudra pas que j’en manque. Sinon, ça paraît. »

On pourrait croire que Mélina Letendre se met beaucoup de pression sur les épaules, mais ce n’est pas le cas. « Je ne mets pas ça sur mes épaules. Par contre, il faut prendre les chances que l’on a et moi, je ne les ai pas prises. Ce sont peu de chances. Cela n’arrive pas souvent, les échappées au hockey collégial et je ne les ai pas prises. »

Au-delà des échappées, Mélina a eu un nombre incalculable de chances de mettre la rondelle dans le filet de Lennoxville. Beaucoup de chances, même un poteau franc dimanche. « C’est possiblement le stress des premiers matchs. Oui, je me mets la pression de marquer, parce que c’est supposé d’être mon job, de sorte que lorsque je me retrouve en échappée, j’hésite peut-être trop entre deux options. »

Après seulement deux matchs cette saison, les Pionnières ont déjà montré qu’elles forment une meilleure équipe que la saison dernière. Mélina le confirme. « C’est certain qu’on a une meilleure équipe, il y a plus de patin, notre gabarit est supérieur à l’an dernier, nos passes sont meilleures que celles de l’an dernier. Tous ces éléments me font dire que nous sommes pas mal meilleures que l’an dernier. »

Cette situation peut en surprendre, notamment parce que l’équipe a dû se préparer à cette saison un peu à l’aveugle, n’ayant pas connu de matchs préparatoires, notamment, sans savoir ce qui se préparait chez les 8 autres formations du circuit collégial féminin. Or, voici que Lennoxville présentait en fin de semaine une meilleure formation que l’an dernier, et les Pionnières les ont tenues à un point de différence dans chacun des deux matchs.

« C’est certain qu’on a pratiqué beaucoup, pratiqué la composition de nos trios, même travaillé des éléments que l’on peut croire imprévisibles lors des matchs. Il fallait réagir au fait que vu notre situation géographique, il ne pouvait y avoir de match préparatoire. Nous nous sommes donc préparées en conséquence pour être en mesure de livre les batailles qui s’annoncent. »

Les Pionnières ont montré en fin de semaine qu’elles possédaient un meilleur coup de patin en général que l’an dernier. Un élément capital pour des joueuses de hockey. « Vous ne vous trompez pas. On a un meilleur coup de patin, et moi-même, j’en ai un meilleur. Il est vrai que nous pratiquons beaucoup le patin. Il faut aller plus vite pour battre les autres équipes. »

Cette nouvelle figure des Pionnières a eu l’air de surprendre Lennoxville, principalement dimanche, quand l’équipe de Rimouski a pris les devants 1-0 dans le match. L’aspect physique s’est montré chez les visiteuses, chose qui ne s’était pas vue samedi. « J’aime ça, jouer physique, admettra Mélina. Ça ne me dérange pas. Mais oui, mais parfois, il y a eu des coups qui n’étaient pas très corrects. Certains étaient exagérés et auraient pu mériter plus de pénalités. » Sachant que les mises en échec sont interdites au hockey collégial féminin, il faudra voir la progression de cet aspect du jeu dans les prochaines rencontres. Sauf que là, les Pionnières sont prévenues.

Saint-Laurent se présentera à Saint-Fabien après avoir sa saison aujourd’hui (samedi) contre la toute-puissance du Québec et une des meilleures au pays, Limoilou. Ce match est à 19 h 30 ce soir et Saint-Laurent devra demain se taper le long voyage vers Saint-Fabien pour y affronter les Pionnières à 14 h. Certaines Pionnières souhaiteront que les visiteuses soient un peu fatiguées quand elles se présenteront pour le match. « Probablement que oui, mais il ne faut pas s’asseoir sur cet élément. C’est en ne respectant pas l’adversaire que l’on peut se faire avoir. Il faudra être prêtes, toutes nos joueuses, à faire face à cet adversaire de qualité. »

La principale qualité des Pionnières, selon Mélina Letendre ? « Nous sommes beaucoup réunies, c’est certain. Les vétérantes font en sorte que bien intégrer les recrues, tant sur la glace que hors glace. Il est important qu’elles soient bien préparées à notre système de jeu. À ce niveau, je trouve que ça va bien. »

Mélina Letendre a-t-elle des objectifs personnels ? « C’est certain que j’aimerais bien réussir mes prochaines échappées », dit-elle en riant, ajoutant qu’elle n’a pas d’objectif en termes de statistiques. « Si je me mets ça, je me mets trop de pression. » Au niveau collectif, il est certain que l’objectif de l’équipe est de faire les séries. Le premier week-end de la saison est en somme prometteur. Le premier pas en avant est fait. « Mais il faut continuer à bien travailler dans les entraînements et les matchs viendront sur notre côté et on va gagner des matchs. »